◊ prénom(s): sybille. ◊ nom(s): villeneuve. ◊ emploi: lycéenne. ◊ âge: 17 ans. ◊ situation sociale: célibataire. ◊ ville: paris. ◊ groupe: Death and all his friends..

◊ quel est votre avis sur la capacité à voir les morts? Je pense que c'est quelque chose de tout à fait exceptionnel. Vous y pensez vous, voir les morts ? Moi oui. Et quand j'y pense, je me dis que ça doit être effrayant, ou en tout cas, c'était ce que je pensais avant d'avoir mon pouvoir. Parce que je m'imaginais voir des cadavres, et que les fantômes me courent après pour me manger et ce genre de chose là, comme ce que font les méchants tueurs en série psychopathes. Et si je me retrouvais face à un fantôme comme Mimi Geignarde qui n'arrêterait pas de pleurnicher ? Ce ne serait pas terrible. Ce serait juste un cauchemar. Heureusement, ils n'apparaissent que lorsque je touche quelqu'un ce qui veut dire que je n'ai pas à supporter les voix de milliers de fantômes à chaque heure de la journée. Et ils sont dans une tenue plutôt décente quand je les vois, et pas avec des boyaux qui sortent de tous les côtés ou le cerveau explosé … Quoi que, cela peut toujours arriver. En définitive, je crois que c'est un don du ciel. De pouvoir aider les gens à faire leur deuil, de délivrer des messages aux gens de la part de leurs proches défunts. Ce n'est absolument pas une malédiction comme certains peuvent le croire car il n'y a que du positif. Je prends mon rôle très au sérieux et je fais en sorte que chaque personne puisse recevoir de l'aide, de ma part ou de celle d'autres mediums .. ◊ avez-vous perdu quelqu'un de cher à votre cœur? si oui, qui? C'était une journée pluvieuse, très pluvieuse. Et ce jour là, j'étais chez moi en train de jouer avec des cubes. Rien de bien étonnant en somme, puisque j'étais une petite fille et je dois avouer que je ne me souviens de cet épisode que de manière très floue. Je me suis mise à pleurer pour qu'on m'apporte à manger mais personne n'est arrivé. Alors, à quatre pattes, je me suis dirigé vers la cuisine où j'ai trouvé la nounou en pleurs au téléphone. Je ne savais pas quoi faire pour la réconforter alors je me suis juste mise sur ses genoux et j'ai arrêté de pleurer, tandis qu'elle essayait de bafouiller quelques mots incompréhensibles. J'apprenais plus tard que ma maman et mon papa étaient partis en voyage très loin, et à mon âge, je ne savais pas vraiment ce que cela voulait dire. Plus tard, je sus que ma mère avait eut un accident de voiture et que, par désespoir, mon père s'était suicidé pour ne pas avoir à vivre sans sa femme. Sans penser à son enfant. Du coup, ensuite, je suis allé vivre avec ma tante et mon oncle à Paris, quittant ma ville natale de Bordeaux. ◊ qu'avez vous ressenti en apprenant sa mort? Je ne savais pas ce que voulait dire « partir en voyage très loin » à l'époque. Que cela voulait dire qu'ils étaient morts. Donc au début, j'ai juste pleuré parce que ma maman et mon papa étaient partis et que je n'allai pas les revoir avant longtemps. Et au fil du temps, j'ai réalisé qu'ils ne reviendraient jamais et je l'ai accepté. Aujourd'hui, je ne suis pas particulièrement triste d'avoir eu à grandir sans mes parents car ma tante et mon oncle ont rempli cette part dans mon éducation et je ne me sens pas moins normale que toutes les autres filles qui ont grandi dans une famille normale. Bien sûr, j'aimerais bien savoir comment ils étaient et comment ils m'auraient élevé s'ils avaient été en vie .. Mais je me satisfais de cette situation. Ce n'est pas comme si moi, j'allais mourir parce que je ne les connaissais pas ! ◊ aimeriez-vous pouvoir lui parler une dernière fois? J'aimerais pouvoir leur montrer comment je suis aujourd'hui. J'aimerais qu'ils soient fiers de moi et qu'ils puissent me le dire. Une dernière fois, c'est dur .. Parce qu'on ne sait pas forcément quoi demander, que dire, savoir ce qu'on va devoir raconter pour la dernière fois qu'on verra cette personne. Franchement, je ne sais pas ce que je dirais. Bonjour, ça va, comment c'est dans le royaume des morts ? J'aimerais bien savoir la réponse à cette dernière question. Car même si je peux voir les morts, je ne sais pas vraiment ce qu'ils voient, eux. Est-ce une représentation de leur fantôme ou leur vrai fantôme ? Est-ce vraiment eux qui nous parlent ? Tant de questions qui restent dans notre esprit.

Il pleuvait. C'était un jour pluvieux à Bordeaux comme tout un autre, et je jouais tranquillement dans le salon. J'empilais des cubes de différentes couleurs, un à un, pour former une maison. Mais pour tout vous dire, cela ressemblait plus à un bloc de cubes de couleur qu'à autre chose. J'étais une petite enfant très intelligente et quand je ne m'amusais pas à empiler les livres et à les emmener dans un coin avant de pleurer parce qu'ils étaient trop lourds, je m'amusais avec des chiffres en mousse ou des cubes de plastique. J'entendis alors soudainement des sanglots qui venaient de la cuisine. Pensant que ce n'était que le produit de mon imagination, je continuais à construire ma maison mais les sanglots se répétèrent. Un petit gargouillis se fit entendre dans mon ventre et je commençais à pleurer pour que l'on m'apporte à manger. Mais rien n'arrivait. Que faisait la nounou ? Finalement, je me trainais sur mes quatre pattes jusqu'à la cuisine et grimpais sur les genoux de la nounou qui semblait être en train de pleurer. Étonnée, j'arrêtais moi même et rigolais pour qu'elle prenne une autre tête. « Oh Sybille .. Ma pauvre Sybille .. » Je fronçais les sourcils. Mais que me voulait-elle ? « Veux maman ... » Elle se mit à redoubler de pleurs, en tenant le téléphone dans une main. « Maman et Papa ne reviendront pas avant un long moment, ils sont partis .. partis en voyage ! »

[...]

Tenant une liste grande comme ça dans les mains, je rentrais de mon premier jour d'école. C'était merveilleux. Depuis toute petite, j'aspirais à rentrer dans ce genre d'établissement et j'avais été comblée, puisqu'après la crèche et la maternelle qui n'avaient pas été des parties de plaisir, je me retrouvais au cours préparatoire pour préparer mon enseignement futur. On apprenait enfin les chiffres et les lettres, mais je me disais que j'allais surement m'ennuyer également. La plupart des enfants ne savaient pas compter aussi loin que moi, et ne savaient pas lire. Quant à moi, cela faisait plusieurs années que je savais déchiffrer les phrases et les mots, et je prenais un malin plaisir à me plonger dans les différents livres pour apprendre le plus de choses possibles et me divertir. Je rentrais à l'intérieur du modeste immeuble dans lequel nous habitions et prenais les escaliers pour monter à l'étage 3, l'ascenseur étant en panne. Alors que j'ouvrais la porte de l'appartement, une voix me parvint à travers l'ouverture. « Encore une facture pour l'école de la petite, nous ne pouvons pas payer tout ça ... » Je me retins de faire du bruit et collais ma main contre ma bouche. « Ce n'est pas sa faute mais, nous ne pouvons payer pour tout ça ... » « Je sais bien, mais nous n'allons pas chercher dans nos économies, et notre voyage au Brésil ? » « Il le faut bien pourtant ... » Je choisis ce moment pour entrer à l'intérieur de la pièce. « Non ! Ne faites pas ça ! » Je n'aurais surement pas dû écouter aux portes, cela ne se faisait pas .. Mais le sujet était important. « Sybille adorée, qu'est-ce qu'il y a ? »« Je ne veux pas vous coûter d'argent, je travaillerai s'il le faut, je ne sais pas comment mais je le ferai ... »« Voyons, tu es loin d'avoir l'âge de travailler ! Va dans ta chambre, va, ton oncle et moi nous occupons de tout. » Je soupirais et me rendais dans ma chambre. Je savais que j'étais leur problème principal et cela me faisait me sentir à part. Si j'étais leur enfant naturelle, surement qu'ils hésiteraient moins mais .. Je n'étais que la fille de la sœur morte de ma tante, qui était venue habiter avec eux en petite orpheline.

[...]

L'air arrivait dans mes cheveux et faisait voler la crinière d'Equinoxe, ma jument. Cela faisait des années que je faisais de l'équitation et je ne pouvais plus me passer de ce sport qui me prenait pratiquement tout mon temps, sauf quand je ne faisais pas mes devoirs ou n'étais pas à l'école. Je ne savais comment expliquer mon amour pour cette discipline qui requérait tout de même de la force et de la sévérité. Surement que c'était le contact avec l'animal qui m'attirait, moins que les compétitions auxquelles je me pliais volontiers quand on me les proposait. En fait, j'avais déjà gagné un concours dans chaque catégorie (CSO, dressage et cross), et étais arrivée deuxième à un grand concours complet national. Le saut d'obstacle, c'était ma partie favorite, car je pouvais me laisser voler dans les airs pendant que le cheval était en train de sauter. Ma jument Equinoxe, elle, je ne l'avais que depuis quelques mois et je n'avais pas encore fait de compétition en la montant. Elle était fougueuse et avait des tendances à vouloir partir à toute vitesse à chaque tournant, mais je la maitrisais bien et elle et moi, nous faisions la paire. Après avoir fait une petite balade dans la forêt, je la tournais dans le paddox pour qu'elle se détende un peu, avant de descendre. Je n'allais pas très vite, rien de très méchant, quand tout à coup, elle se mit à cavaler à une vitesse folle. Je m'accrochais à sa crinière pour ne pas tomber mais elle sauta la barrière et je lâchais les rênes, en tombant sur le côté. La chute me parut d'une longueur interminable, avant que je ne m'écrase au sol et qu'un grand crac se fit entendre. Ce fut la fin de ma carrière de cavalière, mais le début d'une toute autre chose.

...

On me poussait et je m'écrasais contre le mur, tout en murmurant un « Désolée » alors que je n'avais absolument rien fait. Je marchais droit quand ce molosse s'était collé contre moi et m'avais projetée contre le mur, comme si je n'étais qu'un sac de patates dans son chemin. Mais comme j'étais trop douce et gentille, je n'avais pas trouvé d'autres moyens pour me défendre que de m'excuser et cela m'attristait. Je n'arrivais pas à me faire entendre dans cette école, tout le monde faisait ce qu'ils voulaient de moi et je me faisais maltraiter régulièrement. Surtout par Shanya et sa bande de clones qui la suivaient partout. C'était une demoiselle aussi blonde que moi et aussi détestable qu'un méchant pitbull. J'avais des difficultés à marcher à cause de ma hanche défectueuse, depuis mon accident de cheval. Equinoxe avait été revendue et j'avais été interdite de sport à vie ce qui ne me convenait pas, adorant tout ce qui s'y rapportait. Je rentrais dans les toilettes des filles et me tenais contre le lavabo en m'observant dans le miroir, essayant de reprendre mes esprits et de sortir de là la tête haute. Quand des sanglots me parvinrent. Automatiquement, cela me rappela ceux de la nounou que j'avais eu quand j'étais plus jeune, même si je ne me rappelais plus exactement pourquoi ni comment. La jeune fille triste sortit finalement d'une cabine pour s'avancer, et je ne pus m'empêcher de m'approcher d'elle et de prendre ses mains pour la réconforter. J'étais comme ça, j'aimais aider les gens et je ne pouvais m'empêcher de le faire, même contre leur volonté. Soudain, mes yeux devinrent vides et je voyais une série de flashs devant mes yeux, avant de me trouver face à une personne. Pas celle à qui je tenais les mains, non, mais une autre. Elle était vieille. « Ma petite fille ? Ma petite fille ? » Je me demandais si elle me parlait. Et finalement, je prenais la parole. « Non, je suis .. Je suis Sybille. » « Dites à ma petite fille que je l'aime. » « Je le ferai. » Et brusquement, je revins à moi même et la personne disparut. « Elle t'aime. » Et elle me regarda, avec des yeux ronds. Je ne savais même pas pourquoi j'avais dit ça, mais je le savais. J'avais bien fait.

[...]

Maintenant, je suis constamment à la recherche des autres mediums comme moi même. J'ai appris beaucoup sur ma capacité, celle de voir les proches morts des personnes avec qui j'avais un contact physique, mais pas assez. Je savais que je pouvais encore développer ça et que je pouvais découvrir de nouvelles facettes de ce pouvoir, d'une façon ou d'une autre. Mes recherches se font sur Paris pour l'instant car je ne suis pas assez grande pour voyage toute seule mais tout ce que je veux, c'est rencontrer ces autres personnes, comme moi. Je me sens tellement seule.

Je suis le monstre qui dort sous ton lit mais je t'en prie, appelle-moi Bou/Fantine. On m'a souvent dit que je ne faisais pas mon âge, pourtant j'ai 17 ans et j'ai encore toutes mes dents ! Et sans rire, si je suis arrivé(e) ici c'est simplement que j'ai suivi la fée clochette l'autre nuit, même si en réalité j'ai été guidée par bazzart. Après observation je dois avouer que votre forum gère la fougère !, en plus de ça je dois remercier hysteriatic & sugar slaughter pour son art en libre service. Arf, je peux pas m'en empêcher, je dois vous l'avouer dites je vous aime !